L'actualité commerciale vue par la CCI Paris IdF
UE-Etats-Unis : Droits de douane de 25 % appliqués sur l’acier et l’aluminium à l’import aux Etats-Unis et les contre-mesures adoptées par l’UE
Le 10 février 2025, les Etats-Unis ont décidé de rétablir des droits de douane allant jusqu’à 25 % sur les importations d’acier et d’aluminium ainsi que leurs produits commerciaux dérivés (des pièces de machines aux aiguilles à tricoter), mis en place sous la première administration Trump en juin 2018 et janvier 2020. Cette décision, jugée comme une mesure de sauvegarde par l’UE, est susceptible d’avoir une portée économique d’une valeur de 26 milliards de dollars sur les exportations de l’UE.
Ursula von der Leyen , la Présidente de la Commission européenne, tout en rappelant que les relations commerciales entre l’UE et les Etats-Unis sont les plus importantes au monde, a regretté l’application de ces droits de douane par les Etats-Unis, considérés comme une source d’incertitude pour l’économie, néfastes pour les entreprises, les consommateurs, et perturbant les chaînes d’approvisionnement.
Dans ce contexte, la Commission a adopté des contre-mesures rapides et proportionnées sur les importations américaines dans l’UE, lesquelles seront déployées en deux étapes :
- Tout d’abord, les précédentes contre-mesures de l’UE appliquées en 2018 et en 2020 avaient été suspendues par la Commission européenne sous l’administration Biden. Cette suspension qui arrive à expiration le 1er avril 2025, ne sera pas prolongée, ce qui permettra le rétablissement automatique des contre-mesures. Celles-ci concernent une série de produits américains afin de répondre au préjudice économique causé par les droits de douane imposés sur l’acier et l’aluminium.
- Puis, en réponse aux nouveaux droits de douane américains, lesquels vont affecter plus de 18 milliards d’euros d’exportations de l’UE, de nouvelles contre-mesures sont en discussion. Ces dernières entreront en vigueur à la mi-avril, après consultation des parties prenantes jusqu’au 26 mars et contribution des Etats membres. Toute personne concernée par les mesures des Etats-Unis et celles de l’UE est invitée à soumettre son point de vue via la consultation publique (lien dans les sources ci-dessous). Les produits susceptibles d’être visés sont à la fois des produits industriels, notamment d’acier et d’aluminium, les textiles, les articles en cuir, les appareils électroménagers, les outils ménagers, les plastiques et les produits du bois ; ainsi que des produits agricoles comme la volaille, le bœuf, certains produits de la mer, les fruits à coque, les œufs, les produits laitiers, le sucre et les légumes.
Dans l’intervalle, la Commission européenne a précisé qu’elle restait ouverte au dialogue et disposée à négocier avec l’administration américaine afin de trouver une solution et éventuellement annuler l’application de ces contre-mesures.
- Contre-mesures de l’UE adoptées contre les Etats-Unis en 2020, Règlement d’exécution du 6 avril 2020 concernant certaines mesures de politique commerciale visant certains produits originaires des Etats-Unis d’Amérique ;
- Page de la Douane française sur les mesures américaines de 2018 et 2020 sur l’acier et l’aluminium et les réactions de l’UE ;
- Déclaration sur la réciprocité de la politique tarifaire avec les Etats-Unis, Commission européenne, 14 février 2025 ;
- Q&R, Les contre-mesures européennes envers les Etats-Unis sur l’acier et l’aluminium expliquées, 12 mars 2025 ;
- Communiqué de presse, La Commission répond aux droits de douane injustifiés sur l’acier et l’aluminium par des contre-mesures, 12 mars 2025 ;
- Communication relative à la collecte d'informations en vertu du règlement (UE) n° 654/2014 concernant les nouveaux droits de douane américains sur les produits en acier et en aluminium et les éventuelles mesures de rééquilibrage de l'UE en réponse à ces droits ;
- Liste des produits visés par la collecte d’information et susceptibles de faire l’objet des contre-mesures de l’UE ;
- Décret présidentiel n°10895 du 10.02.2025, Etats-Unis, Ajustement des importations d’aluminium aux Etats-Unis ;
- Décret présidentiel n°10896 du 10.02.2025, Etats-Unis, Ajustement des importations d’aluminium aux Etats-Unis.
UE-Chili : entrée en vigueur de l’accord commercial modernisé le 1er février 2025
Lu dans la presse
Jean-Toussaint Battestini connaît parfaitement le Canada…
« Le pays est un marché dynamique de plus de 40 millions de consommateurs en demande de diversification commerciale, surtout dans le contexte actuel marqué par les menaces de tarifs américains. Il y a toute une présence française à approfondir en Ontario et dans l’Ouest canadien où vous bénéficierez d’un effet de nouveauté. Au Québec, vous évoluerez dans un environnement avec de nombreuses possibilités d’accompagnement dans vos démarches d’export ou d’implantation du fait d’une relation déjà très riche et d’une diaspora française très présente et impliquée dans les échanges avec la France. »
L’homme a pris il y a quelques mois ses fonctions d’Expert Technique International (ETI) dédié au CETA.
Pilotée par l’opérateur public Expertise France, sa mission est le fruit d’une coopération internationale entre la Direction générale du Trésor et le ministère des Affaires étrangères et du commerce extérieur canadien. Cette mission vise en premier lieu à analyser l’utilisation des préférences tarifaires du CETA entre la France et le Canada, tout en identifiant les produits et secteurs où les pertes en dédouanement sont les plus importantes.
« Le CETA c’est un accord commercial qui facilite les échanges entre l’Union européenne et le Canada depuis 2017. Il a permis la suppression de 99% des lignes tarifaires tout en assurant la protection de certaines filières sensibles en octroyant des contingents tarifaires pour ces produits spécifiques (bœuf et porc canadien, fromages européens…). Il libéralise aussi le commerce des services et facilite les investissements européens au Canada. Grâce à cet accord, les entreprises européennes peuvent investir dans une entreprise canadienne pour un montant allant jusqu’à 1 Md€ sans que cet investissement ne soit soumis à la législation canadienne en matière de contrôle des investissements, contre 400 M€ auparavant. Autre atout clé, l’ouverture accrue des marchés publics permet aux entreprises françaises de répondre aux appels d’offres canadiens à tous les échelons. C’est important quand on sait que les marchés publics représentent 15% du PIB canadien selon l’OCDE. Le CETA vise également à renforcer les investissements transatlantiques et à faciliter l’implantation de filiales. Il offre des avantages en matière de mobilité de la main-d’œuvre, notamment pour les transferts inter-groupes. » Jean-Toussaint Battestini rajoute : « Sept ans après, le bilan du CETA est positif pour le commerce France-Canada : le commerce de biens a progressé de 29% et de 80% pour les services selon les douanes françaises et la Banque de France. Les années 2022 et 2023 ont été des années records pour les échanges entre les deux pays avec des flux de biens et services de 17 Md € en 2023. »
Il a été constaté cependant que sur les deux dernières années les exportateurs français ont moins recours aux dispositions du CETA
Ce qui se traduit par une perte de compétitivité pour nos exportateurs et une perte financière pour les importateurs canadiens, qui se retrouvent à payer des droits de douane sur des produits pourtant couverts par le CETA.
Pour Jean-Toussaint Battestini, la méconnaissance du CETA, et a fortiori de son fonctionnement, par les entreprises françaises est le principal obstacle à son utilisation. » Le renouvellement de la cohorte d’exportateurs français actifs au Canada explique en partie la baisse du recours au CETA. Entre 2017 et 2023, le nombre d’opérateurs à l’export français au Canada a augmenté de 17% selon Eurostat. Ce chiffre atteint 27% lorsqu’on exclut les grandes entreprises. Parallèlement, on constate que le flux d’entrées/sorties des opérateurs, notamment les PME et ETI, oscille autour d’un tiers chaque année. Il y a donc une majorité d’exportateurs français actifs aujourd’hui sur le marché canadien qui n’a pas eu accès aux premiers supports d’information et webinaires de présentation du CETA organisés au début de l’accord. Enfin, certaines filières françaises comme la bijouterie, la maroquinerie et parfois même les cosmétiques ont un taux d’utilisation faible du CETA malgré des règles d’origine simples à respecter. L’organisation de ces filières en petites structures, sans personnel dédié aux affaires douanières et sans expertise en matière d’accords commerciaux semble l’expliquer. «
L’expert le confirme, ne pas recourir aux dispositions du CETA, c’est rater des opportunités et c’est perdre en compétitivité face à la concurrence.
« Prenons l’exemple de produits chimiques ou cosmétiques : ne pas recourir au CETA renchérit votre prix de vente de 6,5%, soit le droit de douane appliqué par le Canada sur ces produits. Pour les équipements et machines à usage industriel, les droits de douane sont en moyenne de 6%, pour les produits en cuir, 10%… Tous les produits qu’on pourrait qualifier de représentatifs de « l’Art de vivre à la Française » comme les produits agroalimentaires, le vin, les cosmétiques, les vêtements et produits de cuir sont en demande au Canada, notamment en Ontario et dans l’Ouest canadien. Ne pas recourir au CETA signifie faire payer des droits de douane inutiles à votre client importateur et donc forcément au consommateur final. Cela peut grandement fragiliser la relation de long terme avec l’importateur canadien. Si par exemple votre concurrent français ou européen explique à votre client qu’il lui fera bénéficier d’une baisse de coût à l’importation en recourant au CETA tandis que vous continuez à exporter au taux de la « Nation la plus favorisée », vous risquez de perdre ce client. De plus, si vous envisagez de vous implanter au Canada pour y distribuer vos produits sur place, le CETA vous permet d’amortir une partie de coûts de transport grâce à la suppression des droits de douane tout en préservant vos marges lors de la vente de vos produits. »
Pour se renseigner, le réseau de facilitateurs du commerce France-Canada est très implanté de part et d’autre de l’Atlantique.
La Team France Export et les pôles d’action économiques des douanes françaises sont aussi là pour accompagner les entreprises dans leurs démarches. Le service économique de l’Ambassade, le comité Canada et les comités régionaux des Conseillers du Commerce extérieur de la France (CCEF) et le Club des exportateurs de France (CEF) sont également des points d’entrée pour être mis en relation avec des experts sur le Canada. » J’insiste aussi dans mes webinaires sur l’importance d’utiliser les outils développés par la Commission européenne (Access2markets, ROSA) qui sont encore peu utilisés par les acteurs économiques français et qui permettent pourtant de naviguer concrètement au travers des dispositions du CETA. La maîtrise du fonctionnement de CETA est importante dans la négociation d’un contrat de vente avec l’importateur canadien. Elle démontre le professionnalisme de l’exportateur et est gage d’une relation commerciale sans encombre aux moments critiques de la transaction que sont l’expédition et la réception de la marchandise. »
Enfin, ce spécialiste nous livre un dernier conseil : « La Commission européenne publiera son étude ex-post du CETA pour les sept ans de l’accord. Cette étude, conduite par le groupe Trade impact B.V qui est spécialisé dans l’analyse d’impact des accords commerciaux, couvre les retombées économiques, commerciales, sociales et environnementales du CETA et devrait être publiée d’ici fin mars/avril. Il s’agira de l’étude la plus exhaustive sur l’accord qui aura été réalisée depuis 2017 : lisez-la ! Vous verrez que le Canada peut être une terre d’opportunité pour vos projets d’export !»
DU CÔTÉ DES DOUANES


France
publication d’un Bulletin Officiel des Impôts (BOI) le 08.01.2025 sur la TVA - Régimes d’imposition et obligations déclaratives et comptables - Obligations d’ordre comptable et relatives à la facturation - Règles relatives à l’établissement des factures - Mentions à porter sur les factures - Mentions spécifiques à certaines opérations



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