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UE-Chili : entrée en vigueur de l’accord commercial modernisé le 1er février 2025

13/03/2025

Le 1er février 2025 marque l'entrée en vigueur de l'Accord commercial intérimaire (ACI) entre l’UE et la République du Chili, qui modernise et remplace les dispositions de l'accord d'association en vigueur depuis 2003, pour le volet commercial.

Cet accord vise à renforcer les relations économiques et commerciales entre les deux parties en tenant compte des transformations politiques, économiques et technologiques survenues au cours des deux dernières décennies.

 

Les échanges de biens entre l’UE et le Chili ont augmenté de plus de 160 % dans le cadre de l’accord UE-Chili depuis 2002. Quant à l'ACI, il prévoit la suppression de 99,9 % des droits de douane sur les exportations de l'UE vers le Chili. L'accord facilite également l'accès aux matières premières essentielles, telles que le lithium et le cuivre, stratégiques pour la transition énergétique.

 

De plus, les règles d’origine spécifiques aux produits ont été harmonisées, simplifiées et assouplies pour de nombreux produits (adoption des critères de changement de classification tarifaire ou de position tarifaire, pourcentages de matières non-originaires augmentés, etc.). Voici quelques chapitres concernés :

  • Les combustibles minéraux (chapitre 27) ;
  • Les produits chimiques (chapitres 28 à 39) ;
  • Les matières plastiques et caoutchouc (chapitres 39 et 40) ;
  • Les ouvrages en pierre, plâtre, ciment et verre (chapitre 68 à 70) ;
  • Les perles, pierres et métaux précieux (chapitre 71) ;
  • Les métaux communs (chapitres 72 à 83) ;
  • Les machines (pour la plupart des machines des chapitres 84 et 85) ; 
  • Le sel, souffre, terres et pierres, enduits, chaux et ciment (chapitre 25) ;
  • Les cuirs, peaux, cuirs et pelleteries bruts (chapitre 41 à 43) ; 
  • Le bois, lièges et ouvrages en ces matières (chapitres 44 et 45) ; 
  • Les pâtes de bois, papiers et cartons (chapitres 47,48 et 49) ; 
  • Pour les produits des chapitres 6, 7, 8, 9, 10 et 12 et la position 2401 du SH qui sont cultivés ou récoltés sur le territoire d’une partie à partir de semences, sont considérés comme originaires, y compris s’ils le sont à partir de bulbes, porte-greffes, boutures, greffons, pousses, bourgeons ou autres parties vivantes de plantes importés d’un autre pays.

 

Outre le cumul bilatéral qui était déjà admis sous l’ancien accord, le cumul étendu avec des pays tiers est désormais possible. Une clause de tolérance de 10 % a été adoptée, permettant de simplifier l’acquisition de l’origine préférentielle, à l’exception des produits classés dans les chapitres 50 à 63 du SH. De plus, les clauses dites de « Transport direct » et « Interdiction des ristournes ou exonérations de droits de douane » sont supprimées.

 

S’agissant de l’exigence de transport direct, elle est supprimée au profit d’une clause de non-modification, plus souple. Cela signifie que des marchandises peuvent être stockées ou exposées dans un Etats tiers, pour autant qu’elles restent sous surveillance douanière. Il est également possible de recourir à des envois fractionnés, sous les mêmes conditions.  

 

La suppression de l’interdiction de ristournes de droits de douane signifie que si des matières non-originaires sont utilisées dans la fabrication d’un produit dans l’UE, celles-ci peuvent faire l’objet d’une ristourne de droits lorsque le produit acquiert l’origine préférentielle de l’UE. Cela s’applique particulièrement aux produits placés sous le régime du perfectionnement actif dans l’UE, les droits suspendus ne doivent pas être payés lorsque les matières utilisées pour fabriquer un produit originaire sont exportées vers le Chili.

 

Par ailleurs, l’ACI simplifie les preuves de l’origine préférentielle.

 

Dès son entrée en vigueur, le certificat de circulation EUR.1 et les déclarations sur facture réalisées, le cas échéant, avec un numéro d’exportateur agréé sont supprimés au profit de l’auto-certification via le système REX et de la connaissance de l’importateur. Voici les preuves qui sont désormais acceptées :   

 

  • Une attestation d’origine établie par l’exportateur sur une facture ou tout autre document commercial qui décrit le produit originaire de manière suffisamment détaillée pour permettre son identification selon la nomenclature du SH. Celle-ci est valable un an à compter de la date à laquelle elle a été établie, pour une expédition unique d’un ou plusieurs produits ou bien des expéditions multiples de produits identiques.

 

Conformément à l'article 68 du règlement d'exécution du 29 décembre 2015 sur les modalités d'application du Code des douanes de l'Union, le système REX s'applique dans le cadre de l’ALE UE-Chili. Cela signifie qu’une attestation d’origine peut être établie par tout exportateur pour tout envoi inférieur à 6 000 euros. Toutefois, lorsque la valeur des marchandises est supérieure à 6 000 euros, l’exportateur devra disposer d’un numéro REX valide (statut d’exportateur enregistré) pour établir une attestation d’origine. La signature de l’exportateur enregistré n’est pas requise sur la déclaration d’origine.

 

  • La connaissance de l’importateur mentionnée sur la déclaration en douane à l’import, à charge pour l’importateur de fournir toute information qui démontre effectivement que le produit satisfait aux conditions requises pour être originaire.

 

A savoir : s’agissant des marchandises en transit, en dépôt temporaire, en entrepôt ou placées en zones franches et accompagnées d’un certificat EUR.1 ou d’une déclaration d’origine sur facture, la Commission européenne a précisé que les opérateurs devront obtenir une nouvelle preuve conformément à ce que prévoit l’ACI, sans toutefois pouvoir avoir recours à la connaissance de l’importateur. Des précisions sont apportées dans le guide sur les règles d’origine de la Commission pour les cas particuliers (voir page 4 sur les mesures transitoires). Quant aux numéros d’exportateurs agréés obtenus dans le cadre de l’ancien accord, ils doivent être remplacés par des numéros REX, les exportateurs doivent donc en faire la demande selon la procédure expliquée sur le document suivant

Enfin, eu égard à l’entrée en vigueur de l’ACI, un règlement d’exécution modifiant les contingents tarifaires applicables entre l’UE et le Chili a été publié et vise principalement les produits agroalimentaires (œuf, viande, légumes, etc.). La liste complète est à retrouver en annexes du règlement.  

 

Pour aller plus loin : 

Crise en Ukraine : l’UE annonce de nouvelles restrictions contre la Russie

11/10/2022

L'UE adopte son huitième paquet de sanctions à l'encontre de la Russie en raison de l'annexion illégale des régions ukrainiennes de Donetsk, Louhansk, Zaporijjia et Kherson

L’Union européenne a annoncé de nouvelles restrictions contre la Russie (JOUE L259I du 6 octobre 2022).

 

Il s’agit du huitième paquet de sanctions de l’UE contre Moscou à la suite des récentes escalades du conflit en Ukraine et de l’annexion par la Russie de quatre territoires ukrainiens (Donetsk, Kherson, Louhansk et Zaporijjia).

 

Les textes prolongent et durcissent les restrictions ciblées et commerciales déjà en vigueur. Ci-après quelques changements importants :

► Mesures restrictives ciblées

 

De nouvelles personnes physiques et entités vont être visées par les gels d’avoir et des interdictions de voyage dans l'UE (total de 30 personnes et 7 entités supplémentaires).

 

Les ajouts récents sont en sa majorité des acteurs militaires et politiques qui ont joué un rôle important dans l’annexion des territoires ukrainiens. Les entités visées sont celles qui facilitent le contournement des sanctions de l'UE, dont les produits ou technologies ont concouru ou facilité l’opération militaire russe dans la région.

 

La liste à jour des nouvelles personnes et entités ciblées se trouve dans l’annexe de la Décision (PESC) 2022/1907.

► Mesures commerciales

 

Les nouvelles mesures restrictives commerciales comprennent des mesures applicables à l’importation et à l’exportation de marchandises et services :

 

  • Interdiction d’importation dans l’UE de marchandises originaires des zones de l’Ukraine non contrôlées par le gouvernement dans les oblasts de Donetsk, Kherson, Louhansk et Zaporijjia ;
  • Mise à jour des listes de produits originaires ou en provenance de la Fédération de Russie qui sont interdits à l’importation tels que : les produits sidérurgiques, les machines et les composants électroniques, les matières plastiques, les véhicules, les textiles, les cosmétiques, certains produits chimiques et les bijoux autres qu’en or ;
  • Dérogations pour l’exportation de biens nécessaires à la production de titane pour l’industrie aéronautique et de certains services critiques au fournissement d’énergie, de santé et de télécommunications (sous conditions).

 

La liste complète des biens et services visés par les restrictions commerciales (accompagnés de leur nomenclature douanière) est précisée dans les annexes du Règlement (UE) 2022/1904.

 

 

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