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DEB : Les changements attendus au 1er janvier 2022.
L’abrogation du règlement Intrastat (CE) n°638/2004 par le règlement statistique sur les entreprises (Règlement (UE) n°2019/2152 dit EBS pour European Business Statistics) entraîne à compter du 1er janvier 2022 des changements relatifs aux modalités déclaratives de la Déclaration d’Echanges de Biens (autrement appelée DEB).
⇒ Pour rappel : La DEB qu’est-ce que c’est ?
Le commerce intracommunautaire est, en principe, exempt de formalité. Néanmoins, les opérateurs peuvent être amenés à réaliser une DEB. Cette déclaration a pour objectif de permettre l’établissement des statistiques du commerce extérieur de la France avec ses partenaires commerciaux (y compris ceux de l’UE) et de veiller au respect des règles fiscales concernant la TVA.
Une DEB doit être établie :
- A l’introduction : lorsque les montant des introductions ont atteint un seuil supérieur ou égal à 460 000 euros au cours de l’année civile précédente ou de l’année en cours ;
- A l’expédition : dès le premier euro.
⇒ Quels sont les changements attendus au 1er janvier 2022 ?
La DEB sera remplacée par deux déclarations distinctes :
- L’état récapitulatif TVA relatif aux livraisons de biens intra-UE et,
- L’enquête statistique sur les échanges de biens intra-UE.
L'état récapitualitif de la TVA – les livraisons de biens intra-UE
L’état récapitulatif TVA répond au volet fiscal de la DEB. Il devra lui aussi être établi mensuellement. Il appartient aux entreprises de déclarer spontanément les informations fiscales dont elles sont redevables à l’image de la DES (la Déclaration Européenne de Services). Un seul état récapitulatif TVA par mois de référence et par compte de déclarant sera nécessaire. Le premier mois de référence sera janvier 2022.
Les informations fiscales recueillies seront destinées à l’administration fiscale française et à celles des différents Etats membres de l’UE afin de contrôler le respect des règles en matière de TVA.
Les entreprises doivent conserver les données utilisées pour alimenter l’état récapitulatif de TVA pendant un délai de 6 ans à compter de la date de l'opération ayant donné lieu à cet état.
Bon à savoir : Afin de faciliter l’établissement de cette déclaration pour les entreprises, un système permettant sa pré-complétion automatique sera mis en place. Cette possibilité ne sera néanmoins ouverte que sous conditions. L’entreprise devra :
- en avoir exprimé le souhait ;
- avoir été sélectionnée pour l’enquête statistique et ;
- avoir satisfait aux exigences de l’enquête statistique.
l’enquête mensuelle statistique sur les échanges de biens intra-UE (EMEBI)
L’enquête statistique répond au volet statistique de la DEB. Cette enquête est réalisée, mensuellement, auprès d’entreprises sélectionnées (autrement appelées « échantillon ») sur les échanges de biens intracommunautaires réalisés lors du mois de référence. Le premier mois de référence sera janvier 2022.
Les entreprises sélectionnées pour l’échantillon devraient être avisées par « lettre avis » en décembre 2021. Elles seront les seules à être redevables de l’enquête statistique.
Les données recueillies à l’occasion de cette enquête sont confidentielles.
En plus des informations déjà requises deux variables seront ajoutées :
- « pays d’origine » y compris à l’expédition (alors qu’elle ne l’est aujourd’hui que pour les introductions).
- « numéro TVA d’identification du client » dans certains cas pour le régime 29 (alors qu’elle ne l’est aujourd’hui que pour la DEB en régime 21). Cette variable correspond au numéro d’identification à la TVA du destinataire dans l'État membre de l'UE où sont livrées les marchandises.
Les modalités du code nature de transaction seront modifiées.
Plus de précisions sur l'ajout de ces variables dans la Note de référence, de la DGDDI, pour la réponse à l'enquête statistique mensuelle sur les échanges de biens intra-Union européenne (EMEBI) - version du 25 janvier 2022.
Bon à savoir : Les changements attendus entraîneront une modification des écrans du portail « DEBWEB » afin de faire apparaître distinctement la saisie des deux déclarations. Un manuel d'utilisation est disponible ici.
Les entreprises concernées devront fournir par mois de référence donné et par compte de déclarant : une seule réponse à l’enquête statistique par type de flux (introduction / expédition) même en cas d’absence de flux et un seul état récapitulatif TVA. En cas d'absence de flux, elles devront alors saisir dans le service en ligne « Déclaration d’échanges de biens (DEB) » un « mois sans réponse statistique ».
Pour plus d'information, il convient de se rapprocher de l'administration des douanes et plus particulièrement de son Pôle d'Action Economique, voir aussi le site de la DGDDI.
La CCI Paris-Ile-de-France proposera une formation relative à ces nouvelles déclarations. Pour plus d’informations sur les formations proposées, vous pouvez écrire à l’adresse suivante : commercialcciinternational@cci-paris-idf.fr.
- Note de référence pour la réponse à l’enquête statistique mensuelle sur les échanges de biens intra-Union européenne (EMEBI) Version du 25 janvier 2022.
- Note aux opérateurs : Evolution des modalités déclaratives DEB à compter du 1er janvier 2022 – du 18 octobre 2021.
- Présentation de la DGDDI à destination des entreprises : Changements relatifs aux modalités déclaratives de la DEB à compter du 1er janvier 2022 – 25 octobre 2021.
- Echanges intracommunautaires en 2022 : remplacement de la déclaration d'échanges de biens - EEN.
- Note aux opérateurs : Modifications apportées aux informations collectées par la déclaration d’échange de biens (DEB) à compter des déclarations relatives au mois de janvier 2022 dans le cadre de la mise en œuvre du règlement EBS – 4 juin 2021.
Le MACF en 2026 : entrée dans la phase définitive et nouveautés du règlement (UE) 2025/2083
À partir du 1er janvier 2026, le Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF / CBAM) entre réellement dans sa phase opérationnelle. Après plus de deux ans d’application transitoire, cette étape marque le basculement vers un régime pleinement contraignant pour les importateurs européens. Constatant les difficultés techniques et administratives rencontrées depuis 2023, le législateur européen a adopté le règlement (UE) 2025/2083 du 8 octobre 2025, qui ajuste et simplifie plusieurs aspects essentiels du dispositif. L’objectif est clair : alléger la charge pesant sur les entreprises sans affaiblir l’ambition environnementale.
1. Pourquoi un nouveau règlement ?
Mis en place en 2023, le MACF est l’un des piliers clés de la stratégie climatique européenne. Il vise à éviter les fuites de carbone en imposant à certaines importations un coût équivalent à celui supporté par les producteurs européens soumis au système d’échange de quotas d’émission (EU ETS).
La montée en puissance progressive du mécanisme a révélé plusieurs difficultés : lourdeur administrative, complexité des calculs d’émission, hétérogénéité des données fournies par les fabricants étrangers, et forte pression sur les PME. Le règlement 2025/2083 intervient précisément pour répondre à ces problématiques, à un moment où l’Union s’apprête à quitter la phase transitoire (2023-2025) pour entrer dans la phase définitive, dès 2026.
L’esprit de la réforme est double : Simplifier sans dénaturer et renforcer le cadre tout en permettant aux importateurs de s’adapter.
2. Trois points majeures à retenir
1) Un seuil unique de 50 tonnes/an pour alléger les obligations des petits importateurs
Le nouveau texte introduit un seuil annuel de 50 tonnes de masse nette cumulée de marchandises relevant du MACF. Il ne s’agit pas d’un seuil “par type de marchandise”, mais d’un volume total, toutes catégories confondues.
Conséquences :
- Les importateurs situés en dessous de 50 t/an sont exemptés de toutes les obligations MACF (déclaration, achat de certificats, statut de déclarant) ;
- Ceux qui dépassent ce seuil doivent obtenir le statut de déclarant MACF autorisé avant d’atteindre ce volume ;
- Plus de 99 % des émissions importées restent dans le champ du mécanisme.
La possibilité de déléguer la gestion à un tiers (notamment un représentant en douane indirect disposant d’un numéro EORI) est confirmée, mais l’importateur conserve toujours la responsabilité finale.
2) Décalage du calendrier pour la vente des certificats
La réforme confirme une articulation importante entre les obligations déclaratives et l’achat des certificats.
- La déclaration annuelle portant sur l’année N doit être déposée au plus tard le 30 septembre N+1.
Première échéance : 30 septembre 2027 pour les importations 2026. - La vente des certificats MACF, initialement prévue en 2026, est reportée.
La Commission fixera la nouvelle date par acte délégué, annoncée pour février 2027. - Les certificats pour les émissions de 2026 seront achetés et restitués en 2027, puisque leur vente ne commencera qu’à partir du 1er février 2027.
- En parallèle, l’obligation d’avoir un stock tampon de certificats en cours d’année est assouplie : la couverture trimestrielle passe de 80 % à 50 % des émissions cumulées, offrant une flexibilité financière appréciable.
3) Clarification du périmètre et des règles de calcul des émissions
L’exemption de minimis fondée sur le seuil unique de 50 tonnes de masse nette cumulée s’applique aux importations de fonte, fer et acier, aluminium, engrais et ciment.
En revanche, les importations d’électricité ou d’hydrogène ne devraient pas être incluses dans l’exemption de minimis en raison des caractéristiques particulières de ces secteurs.
Concernant la calculabilité des émissions :
- L’importateur peut utiliser des valeurs par défaut simplifiées, basées sur la moyenne des dix pays les plus émetteurs, majorée d’un coefficient ;
- Le recours à un vérificateur accrédité devient obligatoire uniquement lorsque l’importateur préfère déclarer les émissions réelles ;
- La méthode de prise en compte du prix du carbone déjà acquitté dans le pays d’origine est clarifiée pour éviter toute double imposition.
Ces ajustements répondent à deux demandes récurrentes des opérateurs : réduire les coûts de vérification et simplifier la collecte de données auprès des fournisseurs étrangers.
L’entrée en vigueur définitive du MACF en 2026 marque une étape importante pour les entreprises opérant à l’international. Avec le règlement 2025/2083, l’Union européenne cherche un équilibre entre rigueur environnementale et pragmatisme opérationnel. Les nouvelles règles : seuil unique, flexibilités calendaires, simplification des calculs, allègement des obligations pour les petits importateurs, rendent le dispositif plus lisible et plus facilement applicable. Les entreprises doivent désormais anticiper 2026 comme la première année pleinement comptabilisée, avec une première déclaration prévue en septembre 2027.
- Règlement (UE) 2025/2083 du Parlement européen et du Conseil du 8 octobre 2025 modifiant le règlement (UE) 2023/956 en ce qui concerne la simplification et le renforcement du MACF (texte final publié au JO) ;
- Page de la DGEC sur le MACF ;
- Règlement (UE) 2023/956 du Parlement européen et du Conseil du 10 mai 2023 établissant le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF)
- Page de la Direction générale des douanes et droits indirects (DGDDI) – Comprendre le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières ;
- Proposition de règlement modifiant le règlement (UE) 2023/956 en ce qui concerne la simplification et le renforcement du MACF ;
- Document de travail de la Commission européenne accompagnant la proposition de règlement ;
- Page de la Commission européenne sur le MACF à jour du 28.03.2025 ;
- Guide de la Commission européenne pour les entreprises de pays tiers – Procédure de demande d’accès au portail MACF des opérateurs de pays tiers ;
- Règlement d’exécution (UE) 2025/486 du 17 mars 2025 portant modalités d’application du règlement MACF en ce qui concerne les conditions et les procédures relatives au statut de déclarant MACF autorisé ;
- Projet d’amendement du Parlement européen au règlement (UE) 2023/956 en ce qui concerne la simplification et le renforcement du MACF du 03.04.2025 ;
- Note aux importateurs de la DGEC ;
- Note aux opérateurs de la douane du 24 avril 2025 sur le MACF – Modalités de création d’une délégation sur le registre MACF ;
- Page de la Direction interministérielle de la transformation publique sur le MACF.